Avec son style coloré et ludique, Eva Lynen était l’artiste idéale pour mettre en images notre dixième anniversaire. Résultat : une illustration joyeusement débordante, où chaque détail raconte une histoire. Rencontre avec l’âme créative derrière ce dessin festif.
EVA LYNEN (28)
• Vit à Bruxelles
• Études : Arts plastiques et Bande dessinée à la LUCA School of Arts à Bruxelles
• Métier : Illustratrice et artiste visuelle freelance
• Style : figuratif, coloré et plein de détails ludiques
• Suis Eva sur Instagram : @eva.lynen
Eva Lynen : « Absolument ! Mon appart’ est souvent l’endroit où tout le monde se retrouve, et j’adore organiser des fêtes. Peut-être un peu moins chaotiques que sur l’illustration, mais ça reste proche de moi. Je viens d’une grande fratrie : j’ai trois frères plus âgés. L’un vit en Angleterre, les deux autres sont restés près de moi, à Bruxelles. C’est important pour moi qu’on se voie régulièrement. Mes deux chats sont aussi sur l’illustration, et même l’intérieur un peu chargé correspond bien à mon goût pour les petits objets et trouvailles. »
« Je voulais une pièce à vivre pleine de monde, avec un gâteau, des cadeaux, des fanions, des discussions animées et un joyeux désordre. »
« Il y a forcément des clins d’œil à ma vie et mes expériences, mais ce n’est pas mon intention première. J’aime me glisser dans la peau d’un personnage et pousser ses traits à l’extrême. Parfois, on me demande avec un air inquiet : Mais… tu as vraiment vécu ça ? Pour être claire : je vais très bien ! (rires) »
« Pour moi, Juttu, c’est l’endroit où tu trouves toujours un cadeau sympa pour ta famille ou tes amis. Je voulais transmettre cette idée de convivialité spontanée et de moments partagés dans mon illustration. Les couleurs vives et l’aspect ludique correspondent aussi parfaitement à l’univers de Juttu. Et puis, on fête quand même vos 10 ans : qui dit fête, dit gâteau, cadeaux, fanions, discussions animées… et un joyeux petit chaos. »
« Probablement, oui. J’ai toujours eu l’impression de tout remarquer. Mon copain en rigole souvent : mais qui fait attention à ce genre de trucs ?! Eh bien… moi. Pour Juttu, on m’a demandé d’intégrer quelques-uns de vos produits — comme un vase, un sac à main ou un livre de cuisine — et ça collait parfaitement à mon style. J’adore glisser de petites histoires dans mes illustrations ou mes peintures. Ces détails donnent une couche supplémentaire au personnage ou au décor, ils éveillent la curiosité et invitent chacun à inventer sa propre histoire. Pendant les expos, je remarque que ça réveille quelque chose d’enfantin chez les gens : ils s’attardent devant l’image, reviennent sur certains détails, et découvrent à chaque fois autre chose. C’est exactement ce que je cherche : élargir le regard, au sens propre comme au figuré. »
« J’adore glisser des mini-histoires dans mes illustrations ou mes peintures. »
« Absolument. Quand j’étais étudiante, mon employeur m’avait demandé de réaliser un dessin sur vitrine. Pendant un moment, on m’a beaucoup sollicitée pour ce type de projets, et j’avais l’impression de ne faire que ça. Aujourd’hui, on m’approche pour des commandes très variées. Ce qui compte pour moi, c’est que les gens reconnaissent ma patte et mon univers… tout en me laissant la liberté d’explorer plein de terrains différents à l’intérieur de ce style. »
« Pour ma première expo solo au centre culturel De Markthallen à Herk-de-Stad, on m’a demandé de travailler aussi avec l’espace. J’ai trouvé ça chouette, car exposer uniquement sur les murs peut parfois sembler un peu plat. J’ai inventé un village, avec des personnages, des lieux et des intrigues qui se retrouvaient dans mes peintures. Et j’avais besoin d’un point central pour ce village : c’est devenu une fontaine placée au milieu de la salle. C’était la première fois que je travaillais le polyester et la fibre de verre. Pas évident, mais très amusant, et la fontaine donnait encore plus de sens aux histoires racontées dans mes toiles. »
« Ça se fait très naturellement. Après une période chargée, j’ai comme un réflexe : je reprends mes pinceaux. La peinture m’apaise, et j’ai besoin de m’exprimer régulièrement sur toile. C’est une manière différente de créer, mais au fond, les deux sont assez proches. On me demande souvent : Tu es plutôt illustratrice ou artiste ? Plus le temps passe, plus je me rends compte que, pour moi, c’est la même chose. C’est surtout la société qui veut te mettre dans une case. Aujourd’hui, je sais que ce mélange me convient. Et honnêtement, je crois que je ne serais pas heureuse si je passais mes journées uniquement enfermée dans mon atelier à peindre. Peut-être qu’un jour ce sera le cas, mais pour l’instant, pas du tout. »
